lundi 18 février 2013

Dimanche 10 février 2013 : chasse au sanglier

Dimanche 10 février 2013
Chasse au Sanglier

Aujourd'hui, une nouvelle sorte d'aventure : je pars pour la journée à la chasse au sanglier !

Le rendez-vous des chasseurs se fait dans un café de Tiznit en prenant le petit-déjeuner. Puis nous partons pour Oulad-Jerrar et quittons la route pour une piste qui grimpe dans les montagnes. Arrêt des véhicules, tous descendent et s'équipent. Réunion de stratégie.
 J'observe avec amusement leur plaisir d'être là. Je compte 17 fusils et 15 rabatteurs, mais le nombre de ceux-ci augmentera au cours de la journée à chaque village.

Le garde-forestier indique aux chasseurs leur emplacement et chacun monte se placer. Je suis avec Aissem, nous grimpons les collines et nous postons sous un arbre. J'aime cette attente dans le silence en communion avec la nature. Soudain, j'aperçois un sanglier au loin. Aissem attend qu'il se rapproche, arme son fusil, ajuste son tir, le sanglier est énorme et trotte calmement, mais... Aissem baisse son fusil !

Je ne comprends pas. Il m'explique que l'animal n'est plus devant lui et est entré sur le territoire de tir d'autres chasseurs. Malheureusement ceux-ci tirent mais le ratent. Celui-ci aura la vie sauve. ½ h plus tard, un autre sera abattu.
Nous reprenons les véhicules et retrouvons cette piste blanche (une terre spéciale qui tassée s'imperméabilise, un peu comme le tadelake) qui serpente entre les collines rouges.
2ème arrêt, 2ème battue, 2 sangliers.
Encore quelques kilomètres pour une 3ème battue et 1 sanglier. C'est peu, car la région est infestée de sangliers qui abîment les faibles récoltes et entrent dans ces petits villages isolés affolant les habitants.



L'arrêt du midi se fait sous les arbres à l'ombre près d'un puits : thé, ragoût, couscous, lait, et des conversations bien animées où chacun revit sa chasse.







Il est 16 h 30 quand nous nous postons pour la 4ème battue. Je suis seule sur un rocher, je domine la plaine coupée au loin par les montagnes de Tafraoute et le col de Kerdous. La lumière rasante inonde ce tableau bucolique. Entre des 1/4 d'heure d'attente, des mouvements de chasseurs, des cris de rabatteurs, des silhouettes de gibier, des tirs. 



Vers 18 h, tous remontent et les rabatteurs rapportent les 3 sangliers qui ont été abattus. 2 chasseurs en prélèvent une cuisse chacun et tout le reste m'est donné : personne ne mange de sanglier ! Les trois bêtes sont déposés dans ma camionnette et nous voilà repartis. 


Aissem conduit, il fait noir et nous roulons plus d'1 heure dans ce monde inconnu et désert, heureusement que je ne suis pas seule … !
Arrêt à Oulad-Jerrar où je dépose un sanglier à mon ami Stéphane, et l'un des rabatteurs.
A Tiznit, je dépose les 2 autres chasseurs et reconduis Aissem chez lui : Merci pour cette belle journée ! Maintenant je vais chez un boucher (ami d'Hassan de la « maison du soleil »)qui vide, dépeceuse et découpe le gibier. C'est un dur travail de plus d'une heure, puis je fais ma tournée de livraison ! Teddy, Claudine au Riad Janoub, Aïcha au Riad Le Lieu, et Hassan pour le reconduire chez lui : Merci pour son aide dans cette entreprise singulière !
C'est à minuit que je rentre dans mon lit que j'avais quitté à 5 h du matin !